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Cette chère enfant donnait à notre foyer quelque chose de paternel qu’il ne nous a pas été possible de goûter dans ce monde. Nous l’embrassons de tout notre cœur.

Et la Symphonie Pastorale ? J’ai à ce propos fait, dernièrement, de beaux trios que allons continuer, mardi prochain, avec Mademoiselle Oranger et son maître, accompagnateur distingué à Paris. Il a joué de la basse, comme de son violon, et m’a fait un honneur insigne en m’adressant des louanges. Les graines de pensées ne sont pas venues, au grand déplaisir de ma femme.

Mille amitiés à la famille de Gambon, dont j’aurai soin. Il vient de me faire voir une bonne esquisse.

XLII
Paris, octobre 1842.

Mon cher Gilibert, bien bon ami, fouille bien encore dans ta poche des indulgences pour me pardonner. Si je suis paresseux à l’écrire, mon cœur et mes sentiments demeurent les mêmes, et ton vieux ami te reste attaché à vie et à mort.

Hélas ! celle-ci n’a que trop exercé son horrible rapacité, depuis que tu nous a quittés ; et le meurtre de mon si aimable prince a déchiré mon cœur, à tel point que je le pleure continuellement et que je demeure inconsolable. Cherubini et Baillot l’ont suivi, et bien d’autres encore ; tellement que je ne vois qu’elle, malgré mes nombreuses et incessantes