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fond et accessoires, un atelier de peintre, celui précisément où fut exécuté le Vœu de Louis XIII : le tout, signé ou non, et d’un caractère et d’un mérite d’exécution ne permettant d’attribuer ce tableau qu’au seul maître qui s’y était représenté.

Et notre amateur l’acheta pour quelque chose, comme dix francs [1].

Ingres chez ses contemporains

Ingres n’a pas eu d’enfants de ses deux femmes ; mais on lui connaît deux filles de grande et belle paternité : l’Iliade et l’Odyssée de son Apothéose d’Homère.


Essais, dit Montaigne ; Préludes, dit Sébastien Bach ; Cartons, disent plus simplement encore, Raphaël à Hampton-Court et Ingres aux musées du Louvre et de Montauban. Et par là, précisément, ces modestes brillent à faire envie aux plus orgueilleux du monde.


Devant les coursiers épiques de son Apothéose de Napoléon Ier, on demandait à Ingres, avec autant d’étonnement que d’admiration, quels modèles il avait pu consulter ?

— Phidias, répondit-il, et les chevaux d’omnibus ! [2]


  1. Ne serait-ce pas une de ces peintures, digne d’un musée, que Paul Flandrin aurait aussi retrouvée rue de Rennes, et payée 20 francs à un marchand de bric-à-brac ?
  2. Outre Vizir, les plus célèbres chevaux de l’Empereur lurent : Wagram, arabe de petite taille, qu’il montait à Wagram ; Émir, cheval turc qui lit les campagnes du Nord de la France et d’Espagne ; Cyrus, qui dressa la silhouette équestre de l’imperator sur l’horizon ensoleillé d’Austerlitz ; Gonzalve, cheval espagnol, dont une balle, à Brienne, coupa une renne, manquant briser la main de son maître ; l’Inten-