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À Monsieur, monsieur Dumont, chef du bureau des Beaux-Arts et des Belles-Lettres au Ministère de l’Intérieur.

Rome, ce 14 août 1838.

Excellent ami, il y a bien longtemps que je ne vous ai donné de mes nouvelles, et certes le désir ne m’a pas manqué ; mais,… et je ne finirais pas de dire, sur ce mais, tout ce que je devrais. J ai trop de choses à vous écrire, et je commence par les bien affectueuses pour vous et tout ce qui vous touche. J’espère que Madame et vous jouissez d’une bonne santé et de tout le bonheur que doit donner votre belle et honorable position, et surtout votre sage et aimable philosophie, mais que je ne regarderai complète que lorsque je vous serai encore une fois confrère et collègue. Quant à celle-ci, je dis comme Jésus sur la croix : « Pardonnez-leur, grand Dieu ! ils ne savent ce qu’ils font ». Mais à une autre occasion. Toujours bon pour moi et ma gloire administative, mon cher Mentor et digne guide ! Je vous en remercie toujours bien sensiblement. Je fais de mon mieux, depuis six mois ; je viens enfin de quitter, d’hier presque, la truelle. Oui, la restauration de cette villa m’a fait apprendre ce métier ; oui, vraiment mes soins les plus assidus y étaient devenus indispensables. Nous avons enfin fini pour le moment, et nous allons vous expliquer l’emploi de ces 22.000 francs au menu. Mais en même temps, notre école me donne pas mal de tintouin, je vous assure, et c’est comme une petite administration ; mais je vous assure que je le fais de bien bon gré, et que je suis heureux de m’en faire honneur en participant à enrichir l’école et le pays de tant de chefs-d’œuvre nouveaux. Vous en jugerez. Déjà, je vous ai expédié le premier envoi et le second marche. Tout cela vous est véritablement adressé. Je vous dirai que, quant à ce que l’école me demande de Florence, j’ai tranché la question en ne demandant que ce que veut l’école,