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tement à présent et mon successeur m’en aura quelque obligation. Mais pour cela il a fallu y donner les soins attaches à nos devoirs, tout simplement, et il n’y a pas de mérite à cela. — Ceci est entre nous, je vous prie. — Nous n’allons pas dans le monde, qui est trop ennuyeux, au reste ; j’y apparais, le moins que je puis et par convenance. Nous ne voyons que des Français et artistes. Je suis parfaitement secondé, comme vous devez vous en apercevoir, par M. Lego, notre secrétaire, avec lequel nous vivons très bien.

Effectivement, l’arrivée de M. de Maubourg a levé les difficultés qui m’ont si injustement privé de continuer les copies des Loges. Nous voilà partis, mais au lieu de quatre copistes que je pouvais avoir je n’en ai plus que deux, ce qui retardera nécessairement la confection de ce travail, et cela sans qu’il y ait de ma faute. Au reste, je vous ferai peut-être bientôt une autre petite saignée.

Obtenez donc un congé et venez nous voir avec Madame, à qui je vous prie de présenter nos bien affectueux hommages. Nous serions si heureux de vous posséder avec nous ! Ayez la bonté de nous rappeler au souvenir de M. et Mme Mérimée [1], dont nous ne parlons jamais qu’avec tendresse et reconnaissance pour toutes les bontés qu’ils ont eues pour nous.

J’écris incessamment à l’ami Gatteaux.

Votre recommandation du jeune Bridoux lui est honorable et il la mérite à tous égards. C’est un bien aimable jeune homme, qui a beaucoup de talent et que nous aimons beaucoup. Ayez la bonté d’assurer son maître, notre ami M. Forster, des soins bien naturels que nous aurons en toute occasion de son élève, et assurez-le de toute l’expression de notre amitié.

Adieu, mon bien excellent ami. Je crois bien que,.

  1. Léonor Mérimée, le père de Prosper.