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L’hiver a pris ici la place de l’été, ce qui doit contrarier notre cher Debia. Dis-lui que je lui garde chez moi ses deux grands tableaux, M. de Maleville étant parti de Paris avec son oncle. Dis-lui qu’il ait bon courage et que, plus je pense et repense à son affaire, plus je vois que ce n’est que dans la nature seule que se trouvent inspirations, créations, composition et toutes imitations possibles, que l’homme propose… et qu’elle dispose. Adieu ! Pardonne a mon griffonnage. Hommage bien respectueux à M me Gilibert, à ta mère, à les sœurs.

De Madame Ingres.

Vous savez, mes bons amis, qu’il vaut mieux tard que jamais. Il n’y a pas de ma faute. Vous connaissez votre ami : quand il est en train de travailler dans son atelier, rien ne peut le distraire : et il a la bonne volonté de vous écrire, le lendemain. Votre ami est reparti et a probablement oublié les commissions que j’avais faites pour vous. Aussi suis-je restée avec mes graines que M. Thévenin m’a rapportées de Rome, ma relique de Sainte-Catherine et deux chapelets bénis par Papa Pio VIII, que je vous prierai, quand vous les recevrez, d’offrir à mademoiselle votre sœur. Adieu.