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et t’écrirai exactement et, tu le crois, toujours avec plaisir et sans façons. Ma femme, ministre des affaires étrangères, va travailler avec toi : elle déploie son portefeuille.

À propos cependant, j’ai vu hier le maire ; il travaille fortement l’affaire du tableau ; il y a intéressé vivement le Ministre de l’Intérieur, mais l’évèque à qui il a écrit ne répond pas. Il veut, dit-on, en consulter la Fabrique[1]. Vois cette affaire, je te prie. Voilà où en sont les choses. Le tableau étant demi-historique et pas assez saint pour une église, (fais valoir cette raison), convient directement à un Hôtel-de-Ville. Il paraît que le Ministre serait disposé à casser les vitres, s’il le faut. De plus, je fais partir dans une heure le tableau de Debia chez M. de Laurencel, inspecteur du Cabinet de Madame qui regarde l’affaire comme arrangée au gré de notre ami. Cela n’a pas été sans quelque difficulté. Le cadre est fort convenable et j’attendrai vos nouveaux ordres. Mille amitiés à l’auteur de… et dis-lui que M. de Laurencel, (et le tout par les bons offices de l’excellent maire), se fait fort de lui bien faire exposer ses ouvrages au grand Salon. Dis-lui le plaisir que cela m’a fait. Quant

  1. L’achat du Vœu de Louis XIII venait d’être proposé par le Maire de Montauban au Conseil de Fabrique de la Cathédrale, pour le prix de 4.000 francs, « qui pourraient, en partie, fournir à la confection du grand autel ». Le 20 avril de la même année, le même Conseil de Fabrique répondit, par sept considérants, que, ce tableau étant un don du roi Louis XVIII, il n’y avait matière ni à cession ni à échange. (Registres de la Fabrique. Archives de l’Évêché).