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pour ma défense, je dirais qu’il n’y a pas de chien plus ahuri, détraqué, tourmenté, irrité d’affaires, distrait, enfin demi-fou que je suis. Pour tout cela peu de peinture faite, et le bourreau de temps qui toujours marche. C’est vivre d’une manière bien cruelle.

Vous savez sûrement l’horrible catastrophe de notre malheureux ami Couderc. Je n’en peux revenir. Adieu, cher ami ; viens en grâce, viens, viens. Pour la vie ton sincère ami. Mille choses tendres aux tiens et à tous nos amis. (Fonds Paul Bonnefon).

Ingres.
XXIV
Paris 20 janvier 1829.

Mon bien cher ami, non seulement à cette époque, mais toute la vie, bonne santé et tout ce qui peut te rendre aussi heureux que possible ! Ta généreuse manière de te rappeler à tes amis avec ta dinde truffée, me fait toujours regretter que tu ne sois pas le roi du festin. Mais cette fois, ce qui nous console, c’est que tu vas arriver et qu’enfin nous te posséderons.

Il faudra que tes papiers soient bien en règle, pour que tu nous prouves que des raisons extrêmement majeures te forcent à rester peu de temps, ici, chez moi, où je me fais tant de fête de t’avoir, ainsi que ma bonne femme. Tu seras, te dis-je, à nous, et pour nous. Arrive donc à quelque heure que ce soit, sois le bienvenu à notre grandissimo piacere. Ma femme est allée faire ta commission. Je t’envoye l’écriture même de la personne. Nous