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sûr que tu auras souvent de nos nouvelles. Je me case assez bien ici et travaille à n’être et à ne vivre dorénavant que dans mon atelier. Tout va bien. Tu ne saurais croire quel relief m’a donné ici, dans le monde, mon heureux voyage de Montauban, et de combien de bonnes choses vous avez nourri ma réputation, chers amis ! Mille remerciements au bon journaliste, pour son dernier article ; mais il est de toi ? Car on ne peut mieux entrer dans mes idées, et jamais je ne me suis vu si bien analysé et dans toutes mes intentions. Qu’a-t-on dit de moi à Toulouse ? Bien entendu que vous êtes là pour me représenter, toi et Debia, lorsqu’il s’agira des beaux-arts. Je vais te dire d’ailleurs, que je suis dans le plus grand coup de feu et inspiration, pour ma grande composition homérique. Je t’en apprendrai les progrès.

Mille fois merci, des confits d’oie et du vin.

À S. G. Mgr l’Évêque de Montauban

Devant le Vœu de Louis XIII, le clergé de la cathédrale de Montauban se scandalisa de la nudité des anges et la corrigea avec des feuilles de vigne. Ingres protesta, aussitôt qu’il l apprit, par la lettre suivante à l’évêque de Montauban qui avait cru réparer la chose en reléguant le tableau à la sacristie d’où il n’est plus sorti que pour venir à Paris, pendant l’Exposition de 1900.

Paris, ce 11 janvier 1827.

Monseigneur, si je n’avais pas su combien la vertu et la vraie piété sont tolérantes, la lettre dont Votre Grandeur a daigné m’honorer me l’aurait appris. Mon cœur a été si vivement touché des expressions de bien-