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Cher ami, que d’émotions vous m’avez causées ! Je n’entreprendrai point de les décrire. Le sentiment ne se dissèque pas et je puis te dire que les plus beaux jours de ma vie, c’est à vous que je les dois. Et quoique j’aie été à Montauban, comme en rêve, tout est dans mon cœur en bien parfaite réalité. D’abord toi, mon unique, mon meilleur ami, combien je te tiens compte de tes tendres soins, de ta sollicitude et de cet intérêt si constant et si bien senti, chez toi, pour ton pauvre ami que tu as fait bien grand ; car je te reconnais ici en tout. Je ne te fais point de protestations, tu me connais et sais ce que, toute la vie, je trouverai si doux d’être à toi.

Dis bien, peins bien à M. Debia et à Mme sa digne épouse, toute ma reconnaissance pour tous les bons et honorables traitements que j’ai reçus de leur excellent cœur. Je trouve bien naturel, de beaucoup me plaire en leur compagnie ; leur foyer est le siège de la vertu, de ce qui est vraiment honnête, des talents agréables et solides et de tous les agréments de la vie. Ai-je dû m’y plaire ? Je les aime tant, je leur porte tant d’intérêt, qu’il me semble que je suis né chez eux. Je ne parlerai point des soins constants qu’ils m’ont donnés. Enfin, mon ami, dis-leur en encore plus que je ne peux l’exprimer : tu ne diras que la vérité.

De même qu’au cher M. Combes. J’ai beaucoup causé de lui avec son maître, M. Galle, qui a été touché de son bon souvenir et lui trouve,