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que je le voie et peut-être avec le pinceau, s’il y avait lieu, avant qu’il soit posé à sa dernière destination dont le lieu devra être bien préparé.

Je suis bien content qu’on ait adopté mes idées, pour sa place et sa décoration. Pour en continuer l’œuvre, je vous envoie la largeur et hauteur extérieures de la bordure qui doit entrer encaissée, dans le plein de l’arcade formée par le tableau, pour que l’on forme une arête par un châssis de bois. J’essaie d’en donner une idée par ce croquis, à ma manière, heureux de me faire assez entendre pour que le tout soit presque fait à mon arrivée, excepté le ton du marbre qui, cependant pourrait être fond rouge mêlé de blanc. Adonc fais-moi le plaisir de donner immédiatement à Gentillon la suite de nos projets. Je suis content qu’il les ait adoptés et je compte sur ses soins pour que le tout soit terminé, dès mon départ de Paris ; car le temps que je passerai auprès de vous ne sera qu’en apparition. Je ne dois rester que huit jours à Montauban. Le temps de ce voyage est pris sur les travaux d’ici qui crient après moi, à ne pouvoir s’en faire une idée.

Et cependant le diable, qui bute tout, m’a fait penser que nous pourrions faire une courte apparition à Albi dont je voudrais voir la belle église de Sainte-Cécile toute ancienne et peinte, d’un bout à l’autre, par des artistes du quinzième siècle. J’ai pensé que, ce faisant, on pourrait nous prêter une chaise de poste. Nous irions ensemble, ce dont je suis bien curieux, faire cette escapade