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nouveau de tout le désir que j’ai de contenter son aimable personne. Il me plaît beaucoup, d’ailleurs.

Voici : le tableau va être, lundi prochain, entre les mains des restaurateurs, parce que les bords de la toile qui est très mince ont beaucoup souffert et auraient même besoin d’être rentoilés, mais nous verrons à faire pour le mieux. Ensuite, il passera aux emballeurs. Je puis te redire que cette peinture est, ici, fort regrettée des vrais amateurs du bon et du beau, disent-ils. Mais, avec quel plaisir, cher ami, je vais revoir ma patrie et vous en faire hommage ! Je m’empresse donc d’envoyer à notre ami Gentillon ce petit calque où j’exprime ma pensée, sur le placement du tableau ; et je te prie bien de me répondre le plus tôt possible sur ce, pour ma règle ici.

Comme tu le dis, mon ami, nous avons bien besoin de nous revoir pour tant de choses que nous avons à nous apprendre et à nous récapituler. Ce ne sera pas un petit plaisir pour moi, que de me retrouver avec toi, et je regretterai sûrement beaucoup de ne pouvoir faire à Montauban qu’une apparition. Mais à l’impossible, nul n’est tenu ; et je suis, en attendant, mon digne ami, celui qui compte les jours, pour arriver à t’embrasser ; et je le fais ici, de tout mon cœur.

Je t’écrirai au moins huit jours avant mon départ et tu sauras l’heure, le lieu et le moment de mon arrivée dans ma chère patrie. Le cœur m’en saute de joie et de tendresse ; car j’espère que les premiers regards seront pour toi, cher et bien