Page:Ingres d’après une correspondance inédite, éd. d’Agen, 1909.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 129 —

lon de cette lettre ? Aie aussi la bonté de m’envoyer avant tout et le plus tôt possible, sous enveloppe, (si tu n’as pas le temps de tout écrire), mon extrait de baptême, tiré de notre paroisse Saint-Jacques. Je t’en serai bien obligé. C’est pour avoir le brevet de ma croix. Adieu, je t’embrasse de tout cœur et ré-attends une de tes bonnes lettres. Je n’ai pas encore vu M. Lacaze-Rauly.

XVII
Paris, ce 27 février 1826.

Mon très cher ami, si j’avais affaire à un autre qu’à toi, ma mauvaise honte l’emporterait, comme c’est déjà arrivé si souvent, étant passé avec apparente raison pour un ingrat, indigne de la vie sociale. Et cependant tout m’est témoin, c’est-à-dire que ceux qui, comme toi, me connaissent, savent bien que je ne suis, ni moins tendre, ni moins aimant, et que je reste de tout cœur attaché à mes amis. Nous avons tous, je crois, un défaut dominant. Moi, le mien est celui dont, par ton excellente amitié pour moi, tu te dis la victime. J’en gémis, j’en suis moi-même très malheureux et, lorsque je viens t’assurer que cela n’arrivera plus, je suis de la meilleure foi du monde. Mais après, j’y retombe comme ci-devant, sans pouvoir m’expliquer à moi-même le pourquoi, si ce n’est par la cause de la difficulté extrême que j’ai à m’exprimer clairement.