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pense de moi ? As-tu vu mon Odalisque dans le cabinet de M. de Pour talés ? Mais tout se verra et se dira à la nouvelle Exposition où nous serons en personne, j’espère.

Qu’est-ce donc que ce talent de M. Hersent, créature de Gérard ? Dis-moi tout ce que tu sais. Je crains que tu ne sois parti sans avoir vu le tableau de Corinne. Tout ce que tu me diras, sera article de foi pour moi ; car je suis ici, comme un aveugle qui ne voit et même n’entend rien. Les malheureux folliculaires sont à présent plus inintelligibles que jamais, parlant de tout autre chose que de leur sujet. Du reste, c’est ce qu’ils font de mieux. Grands aboyeurs et sottisiers pour ce qui mérite des louanges, grands louangeurs de ce qui mériterait plutôt du blâme.

Mille remerciements de notre article. Ma chère femme t’en remercie de tout cœur ; ça été un baume, pour elle. Ici, mes amis l’ont trouvé parfaitement écrit et juste. J’y ai vu l’expression de ta vive amitié et de ton cœur généreux. Je travaille à t’en faire écrire encore d’autres et encore de mieux mérités.

Je suis enchanté que M. Graves soit satisfait. Ce début m’est d’un bon pressentiment. On n’a, j’ose le dire, encore rien vu de moi ; pas même loi, cher ami, dont j’ambitionne les louanges, parce que je les crois vraies et sincères. Pour me les faire mieux croire, il faut que tu me dises aussi ce que tu vois de défectueux, bien franchement. C’est le devoir de l’amitié. Il n’y a que