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Tu vois que ce n’est pas difficile à faire. Il y a peut-être bien à Montauban quelque peintre qui pourrait le faire, mais j’aime mieux que ce soit toi, parce que tu ne dois montrer le tableau qu’après toilette faite. Je te prie en grâce et exige de toi qu’il n’y ait personne, personne que toi seul qui le voies, avant cette opération, et tu dois aisément sentir les pourquoi. Alors, place le bien dans son jour, sur une table ; si tu bouches les premiers carreaux d’en bas de la croisée, ce sera mieux Ensuite, pour son cadre, le hasard m’a fait voir, (appuyé d’ailleurs par l’exemple des Flamands, notamment dans la Galerie de Rubens, où l’on présente le portrait de Marie de Médicis à Henri IV dans un cadre noir), que c’est là le goût du temps. Je désire que le cadre soit noir ; non, bien entendu, d’un noir vernissé au pinceau, mais d’un beau bois de cette couleur et je t’en envoie le profil et dessin, comme je voudrais qu’il fût fait, sans ornements et sans qu’il y entre de l’or, en aucune manière.

Je n’ai ni la place ni le temps de t’en dire davantage.

X
Florence, le Ier novembre 1822.

Tu dois être, et avec raison, étonné de mon silence, les choses diverses qui me touchent n’allant pas comme j’aurais voulu. Mais je t’avais donne l’engagement de finir notre petit tableau