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nouvelles grâces, ce n’est point en me corrigeant d’après de telles critiques, qui ne sont qu’erronées et où il n’y a de vrai que l’affreux plaisir de nuire. Je t’engage à voir aussi un article que fit, à la fin du Salon, M. Miel. Il est de la plus grande force et fait le plus terrible procès à mes ennemis [1].

Réservons pour plus tard nos plus beaux moyens : nous en aurons sûrement besoin. Ne disons pas tout à la fois. Je n’ai que le temps de te remercier de l’intérêt que tu prends à ce qui me touche. Ma femme, qui est toujours la bonté et l’ordre domestique, approuve vivement ta proposition financière qui est, comme tu dis bien, la source de notre petit bonheur. J’aurais aussi à te parler musique. J’ai entendu, hier, une divine messe d’Haydn. Pourras-tu croire que je n’ai encore rien reçu de Paris, concernant les matériaux nécessaires au Louis XIII, et que je ne cesse de les demander ?…

IX
Florence, 4 octobre 1822.

Notre tableau, (pour M. Graves, de Montauban), vient d’être embarqué et dûment empaqueté, vissé

  1. Le tableau de Henri IV et ses Enfants, peint à Rome en 1817, pour le duc de Blacas, eut trois copies de la main d’Ingres. La première incomplète fut donnée par Ingres, alors Directeur de l’Académie de France à Rome, à Dominique Papety, son pensionnaire. La seconde porte la date de 1825 et appartient à la coll. d’Alphonse de Rothschild. La troisième inachevée est dans la famille de Delphine Ramel, deuxième femme d’Ingres.