Page:Inchbald - Simple histoire.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

faitement les dispositions de votre cœur, même après que vous m’auriez répondu, je vous demande encore une fois quelles sont vos vues, au sujet du mariage, et je désire vous entendre en présence d’une personne de votre sexe, afin qu’elle me donne le vrai sens de vos paroles, et qu’elle m’aide à former un jugement. »

À ce discours si grave, miss Milner, pour toute réponse, se tourna vers M. Sandford, et lui demanda s’il était la personne de son sexe dont l’opinion devait diriger celle de son tuteur.

« Mademoiselle, répliqua Sandford avec colère, vous n’êtes venue ici que pour traiter une affaire sérieuse. »

— « Très sérieuses, en effet, M. Sandford, seront pour moi toutes les affaires où vous serez pour quelque chose, et même très désagréables. Cette épithète aurait pu convenir aussi bien que l’autre. »

— « Miss Milner, lui dit son tuteur, je ne vous ai point appelée ici pour disputer avec M. Sandford. »

— « Pourquoi donc l’y avoir appelé ? car partout où nous sommes l’un et l’autre, ne faut-il pas que nous disputions ensemble ? »

— « Je l’ai fait venir ici, mademoiselle, ou plutôt je vous ai amenée vous-même au château d’Elmwood, pour qu’il pût être présent à cet entretien, m’y aider de ses lumières, et me tranquilliser sur un soupçon que mes propres observations n’ont pu encore ni détruire, ni confirmer. »

— « Y a-t-il d’autres témoins que vous veuillez appeler, monsieur, pour vous rassurer sur ma véracité ? De grâce, envoyez-les chercher avant de commencer l’interrogatoire. »

Il secoua la tête. — Elle continua :

« Je ne m’oppose point à ce que le monde entier entende