ture de l’adresse, elle ne put douter qu’elle ne vînt de milord Elmwood ; elle la posa sur sa toilette, comme si elle eût craint de l’ouvrir.
« Que vous a-t-on remis ? » dit miss Woodley.
— « Une lettre du lord Elmwood, » répondit miss Milner.
— « Bon Dieu ! » s’écria miss Woodley.
— « Bon ! reprit l’autre, il m’écrit pour me demander pardon, je n’en doute pas ; » et sa répugnance à ouvrir la lettre prouvait clairement combien, au contraire, elle en doutait.
— « Ne la lisez-vous pas à présent ? » dit miss Woodley.
— « Non, » — répliqua son amie, tremblante de toutes ses forces.
— « Voulez-vous dîner auparavant ? » reprit miss Woodley.
— « Non, car si je ne sais pas ce qu’il me marque, je ne saurai pas non plus comment je dois, à dîner, me conduire vis-à-vis de lui. »
Il se fit un moment de silence — miss Milner prit la lettre — examina attentivement l’adresse — le cachet, — regarda entre les plis ; — elle semblait vouloir d’un œil furtif en dérober quelque chose, sans avoir le courage d’arriver pleinement, et tout d’un coup, à la connaissance de ce qu’elle contenait.
À la fin, la curiosité l’emporta sur ses craintes, elle ouvrit la lettre, et à peine capable de la tenir entre ses mains, elle lut ce qui suit :
« Mademoiselle,
« Quand je n’ai vu en vous que ma pupille, mon amitié pour vous a été sans bornes ; — quand j’ai considéré