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femme de chambre. En vérité, monsieur, se tournant vers Sandford, ce n’était que des bottines. »

— « Ma mie, lui dit Sandford d’un ton benin, vous voilà prise par vos propres paroles ; car, qu’est-ce qu’une femme a besoin de bottes, grandes ou petites ? »

Impatienté de cette scène ridicule, milord Elmwood se lève, les fait sortir tous les deux, et regardant à sa montre, il voit qu’il est près d’une heure, « Quand croyez-vous, dit-il, qu’elle doive être de retour ? »

— « Peut-être pas avant trois heures du matin, » répondit madame Horton.

— « Trois heures ! bien plutôt six ! » s’écria Sandford.

— « Je puis attendre jusque-là avec patience, » dit milord en soupirant et profondément inquiet.

— « Il serait mieux de vous coucher, milord, reprit madame Horton ; en dormant, le temps s’écoule sans qu’on y songe. »

— « Oui, si je pouvais dormir, madame. »

— « Milord, voulez-vous faire une partie, lui dit Sandford, car je ne vous quitte pas qu’elle ne soit rentrée, quoique je ne sois pas accoutumé à veiller la nuit entière. »

— « La nuit entière ! répéta milord Elmwood, elle n’osera pas y rester toute la nuit. »

— « Mais après avoir osé, dit Sandford, y aller malgré votre défense, elle pourrait bien encore oser cela. »

— « Elle est en bonne compagnie au moins, milord, » dit madame Horton.

— « Elle ne sait pas elle-même, répliqua-t-il, dans quelle compagnie elle est. »

— « Comment pourrait-elle le savoir là, s’écria Sandford, puisque tout le monde y cache son visage ? »

C’est ainsi que le temps s’écoula jusqu’à cinq heures du matin. À la vérité, madame Horton s’était retirée à deux.