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C’est, d’un vitrail scellé de plomb, Une madone descendue. Vision flottante entrevue Dans la splendeur d’un nimbe blond. C’est la vigueur saine et robuste Qu’empourpre et baigne un flux vermeil ; Sous la morsure du soleil Palpite et vit sa chair aduste. Son profil de vierge est si fin. Avec ses bandeaux sur la tempe. Qu’il semble pris de quelque estampe Ou détaché du cipolin. C’est la fraîcheur, c’est la jeunesse, Le charme obscur et pénétrant D’une peinture à la Rembrandt Ou d’un visage de la Grèce. Et cette enfant qui vit là-haut Dans la douceur de la prairie. C’est ma payse et c’est ma mie, C’est le sourire du mazot.


VII

Le lac alpin.


 
Au fond du cirque enclos de blanches sommités,
Baignant de ses flots clairs des troncs moussus d’aroles,
Le lac dans son berceau de moraines somnole,
Comme un bijou d’Ophir rutilant de clartés.