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Les Morts aimés sont les hôtes aux mains discrètes
Qui demandent leur pain quotidien, sans bruit,
Ils ne viennent jamais nous troubler dans nos fêtes,
Mais veulent partager l’angoisse de nos nuits.

Quand à l’aube un rayon vient déchirer nos brumes,
Ils écartent un peu le voile de leurs fronts,
Leurs grands yeux pleins de paix sondent nos amertumes,
Et s’attristent parfois lorsque nous les pleurons.

Les Morts ne dorment pas couchés sous la poussière,
Leur cendre ne gît point dans les urnes d’airain,
Le cortège des Morts se déroule sur terre…
C’est la procession des calmes pèlerins.


Beckenried, lac des Quatre-Cantons.