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la Société des nouveaux concerts, en 1881, au théâtre du Château-d’Eau, pour mettre en pleine lumière l’œuvre de Richard Wagner. Tout en faisant remonter à Pasdeloup la gloire d’avoir été le premier pionnier et d’avoir frayé la route à ses successeurs, il faut bien reconnaître que c’est à Charles Lamoureux qu’on doit, en France, la divulgation, dans des conditions absolument artistiques, des belles créations du maître de Bayreuth.

Entre temps, il venait se joindre à la phalange des néophytes qui se réunissaient au « Petit-Bayreuth », fondé vers 1884 et 1885 par un passionné de Richard Wagner, notre ami A. Lascoux, possesseur d’une des bibliothèques wagnériennes les plus complètes qui existent. C’était l’époque des voyages à la découverte à travers les œuvres de la dernière période, qu’on ne pouvait encore entendre en France. Les réunions avaient lieu soit chez le fondateur, soit chez Mme Pelouse en son bel hôtel de la rue de l’Université, soit à l’atelier du peintre Toché, le décorateur de Chenonceaux, soit encore à la salle de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, rue de Rennes, 44. Quels enthousiasmes et quelles joies lorsque le petit orchestre arrivait à mettre à peu près au point, à la séance du 31 mai 1885, des pages comme les premier, deuxième et troisième actes de Parsifal, arrangés par M. E. Humperdink, ou « Siegfried Idyll ».... !

Lamoureux et Garcin s’étaient chargés des modestes parties d’altos ; les timbales étaient tenues par Vincent d’Indy (excusez du peu, aurait dit Rossini), — les pianos par Luzzato, Grattery et L. Leroy, ancien secrétaire du Théâtre lyrique sous la direction Pasdeloup, ce fanatique wagnérien prématurément enlevé à l’affection de ses amis, — les violons par Boisseau, Laforge, H. Imbert,