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en faveur d’Hector Berlioz. Le nombre des œuvres fragmentées qu’il exécuta est trop considérable pour pouvoir être mentionnées ici : il suffira de rappeler les principales.

Les 12, 19, 26 février et 5 mars 1882, il donnait quatre auditions superbes du premier acte de Lohengrin. Les interprètes étaient Mmes Franck-Duvernoy et Gay et MM. Lhérie, Plançon, Heuschling et Auguez. Les 4 et 11 mars 1883 avait lieu le Festival-Wagner.

C’est au théâtre du Château-d’Eau que furent exécutés pour la première fois le premier acte, puis le deuxième acte de Tristan et Yseult. Le 2 mars 1884 avait lieu l’audition du premier acte. Charles Lamoureux jugea utile d’indiquer au public le motif qui l’avait amené à « prendre le taureau par les cornes » en mettant en lumière une des œuvres qui passe à juste titre pour être celle qui, représentant le plus complètement les idées théoriques du maître, se trouve, par son audacieuse nouveauté, la moins apte à être comprise, surtout au concert où elle est privée de l’illusion scénique. La notice explicative qu’il fit distribuer dans la salle, le jour de l’exécution, indiquera encore mieux que nous ne pourrions le faire le but poursuivi par le vaillant chef d’orchestre. Nous la citerons donc in extenso :

« Au moment de faire connaître en France l’une des œuvres les plus célèbres et les plus hardies de Richard Wagner, il ne sera pas inutile de donner aux habitués de mes concerts un aperçu des raisons qui m’ont déterminé à tenter cette entreprise.

De l’aveu même de Richard Wagner, Tristan et Yseult est l’expression la plus fidèle et la plus vivante de ses idées théoriques.