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Il ne fut pas plus heureux lorsqu’on l’appela, au cours de l’année 1877, à remplacer à l’Opéra, dans les fonctions de premier chef d’orchestre, M. Deldevez, qui prenait sa retraite. Après quelques mois d’essai, il se retira, accusant ainsi très fortement le trait distinctif de sa physionomie morale, indiqué par nous au début de cette étude, et qui consiste à ne pouvoir subir aucune domination.

Aussi, ne pensa-t-il plus qu’à créer une entreprise dont il aurait seul la direction, où il pourrait faire prévaloir ses idées et révéler plus complètement ses qualités de chef d’orchestre.

En 1881, il fonde au théâtre du Château-d’Eau la Société des Nouveaux Concerts, qu’il devait transporter plus tard au Cirque des Champs Élysées. Il veut, après Seghers, Pasdeloup et Colonne, entreprendre de mettre en lumière les belles pages des maîtres ; il suit la voie ouverte par ses devanciers et complète l’œuvre de propagande en faveur de Richard Wagner, en s’évertuant à donner à l’exécution des compositions de ce maître l’interprétation fidèle, le fini, la perfection que Pasdeloup n’avait pu obtenir. Il a le bonheur de trouver une partie du public préparée à l’audition de ces grandes et merveilleuses pages : au lieu d’avoir à lutter, comme le fougueux fondateur des Concerts populaires, contre l’hostilité d’auditeurs déterminés à empêcher l’exécution, il n’eut qu’à cueillir les lauriers, lorsqu’il donna la belle interprétation des œuvres fragmentées du maître de Bayreuth.

Une remarque à faire c’est que, par suite du prix relativement élevé fixé par lui pour les différentes places à ses concerts, surtout lorsqu’il les transporta au Cirque