Page:Imbert - Portraits et Études, 1894.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

aurons certes, de temps à autre, des manifestations particulières qui pourront amener les auditions passagères de tel ou tel oratorio ; c’est ainsi que, depuis quelques années, la Société des Grandes Auditions musicales de France fait exécuter, annuellement, une de ces pages sublimes. Mais nous n’aurons l’organisation à titre définitif d’une association musicale comparable à la Sacred harmonie Society de Londres que lorsque nos sociétés chorales dépendant de la Ville de Paris auront à leur tête des chefs qui reconnaîtront la nécessité de leur faire étudier autre chose que les chœurs de la plus triste banalité et d’ouvrir leur âme aux plus belles manifestations de l’art musical.

Lorsque de grandes fêtes furent données à Rouen les 12, 13, 14 et 15 juin de l’année 1875 pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de Boïeldieu, Charles Lamoureux fut chargé de la direction musicale [1]. Il s’acquitta fort bien de cette tâche.

Les remarquables qualités qu’il avait dévoilées dans l’organisation de ces diverses manifestations artistiques, dans la préparation des études orchestrales et chorales, le désignèrent à l’attention de M. Carvalho, qui venait d’être nommé, en 1876, directeur de l’Opéra-Comique en remplacement de M. du Locle. Il l’attacha à ce théâtre comme chef d’orchestre. Mais, sur cette scène, Lamoureux n’était pas son maître ; il avait à suivre les indications qui lui étaient données par la direction. Il n’était, en un mot, qu’un sous-ordre. Son caractère ne pouvait se plier aux exigences d’un supérieur ; il fut forcé de donner sa démission.

  1. M. Arthur Pougin avait été un des premiers à concevoir l’organisation de ces fêtes en l’honneur de l’auteur de la Dame blanche. Ambroise Thomas avait composé la cantate Hommage à Boïeldieu.