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Toute sa vie en est un exemple éclatant et c’est en la racontant que nous mettrons en relief cette face très accusée de sa personnalité.

Né à Bordeaux le 28 septembre 1834, il montra de bonne heure des dispositions si marquées pour l’art musical que ses parents, bien qu’entièrement étrangers aux questions d’art, n’hésitèrent pas à lui faire apprendre le violon, sous la direction du professeur Baudouin, puis à l’envoyer à Paris dans le cours de l’année 1850. Il entra immédiatement au Conservatoire dans la classe de Girard, qui avait remplacé Habeneck comme chef d’orchestre à l’Opéra et comme professeur de violon au Conservatoire. Après avoir obtenu un accessit en 1852, le second prix en 1853 et le premier l’année suivante, il entra à l’orchestre du Gymnase en qualité de premier violon, puis à celui de l’Opéra, où il resta plusieurs années. Mais, ayant le ferme désir de compléter ses études musicales, il étudia d’abord l’harmonie avec Tolbecque, le contrepoint avec Leborne, puis la fugue avec Chauvet. Malheureusement ce dernier, qui a laissé de si excellents souvenirs chez ceux qui l’ont connu et apprécié, mourut prématurément, pendant la guerre néfaste, le 28 janvier 1871, à Argentan (Orne). Lamoureux perdit son maître, sans avoir pu achever avec lui ses études théoriques ; il trouva, toutefois, dans Henri Fissot, qu’il avait connu au Conservatoire et dont il était l’ami, un conseiller des plus expérimentés pour parachever son éducation musicale.

Armé ainsi pour la lutte, il songe à fonder des séances de musique de chambre, afin de répandre le goût des belles œuvres. Ses premiers partenaires étaient Colonne, Adam et Rignault. En 1864, ces séances prennent le titre de Séances populaires de musique de chambre et sont