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CHARLES LAMOUREUX

S’il est intéressant de faire revivre les grands disparus, d’être, selon l’expression de Sainte-Beuve, l’imagier des maîtres de jadis, il ne messied pas de mettre en relief les figures d’aujourd’hui et de les présenter au public, qui ne les connaît le plus souvent que très imparfaitement. N’attendons pas que les vaillants, les lutteurs de l’art pour l’art aient quitté cette terre pour que nous ayons à remémorer les étapes d’une vie bien remplie et dont les labeurs n’ont eu d’autre but que de favoriser le développement des facultés intellectuelles de tous, restées combien de fois à l’état latent. N’oublions pas non plus ceux qui, dans une sphère plus modeste, ont révélé des qualités qui méritent d’être signalées.

Charles Lamoureux n’est peut-être pas, parmi les musiciens du jour, un esprit supérieur ; mais il confine à cette supériorité par certains côtés, notamment par une volonté, une force propre à lui, qui, l’ayant toujours empêché d’être maîtrisé, l’a conduit à dominer.