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JULES GARCIN

La modestie est au mérite ce que les ombres sont aux figures dans un tableau ; elle lui donne de la force et du relief.

La Bruyère.

Si la modestie avait dû fuir cette terre, elle aurait encore trouvé un asile dans un coin de ce Paris, où, cependant, tant de présomption s’affiche au grand jour, où de si ridicules vanités font sourire ceux qui savent quels infiniment petits nous sommes. Cette modestie de Jules Garcin, le chef d’orchestre de la Société des concerts du Conservatoire, est innée chez lui ; elle n’est nullement affectée ; elle est simple et naturelle.

Eh bien ! ce modeste, ce timide est celui qui a su réveiller la Société des concerts de son antique torpeur. Sans éclat, sans bruit, il a, avec une douce patience, obtenu des réformes sérieuses, consistant dans l’admission sur les programmes de certains chefs-d’œuvre, qui, jusqu’à ce jour, n’avaient pu être exécutés au Conservatoire et, également, de compositions estimables, émanant de musiciens français appartenant à l’école moderne.