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Décoré des palmes académiques en 1878, Édouard Colonne est aujourd’hui chevalier de la Légion d’honneur. Les succès qu’il a obtenus non seulement au Châtelet, mais dans les diverses circonstances où il a été appelé à diriger des masses chorales et instrumentales, avaient appelé l’attention sur lui, au moment où M. Eugène Bertrand était désigné pour prendre la succession de MM. Ritt et Gailhard à l’Académie Nationale de musique. Les fonctions qui lui sont dévolues sont exactement les mêmes que celles remplies autrefois par M. Gevaert, avec cette différence que ce dernier n’a jamais usé du droit qu’il avait de diriger l’orchestre et dont son successeur non immédiat se propose d’user largement.

Les projets d’avenir à l’Opéra que peut avoir Édouard Colonne sont entièrement liés à ceux qu’a déjà fait pressentir M. Eugène Bertrand, seul directeur responsable. Il est certain que le succès de Lohengrin à l’Opéra dictera la conduite des futurs maîtres des destinées de notre Académie Nationale. Espérons qu’entre leurs mains la direction musicale sera ce qu’elle aurait dû toujours être.

Éclectiques, certes, ils le seront, mais dans le bon sens du mot. Le voile, qui a été légèrement soulevé sur les pièces destinées à figurer en première ligne, a laissé entrevoir les titres suivants : La Prise de Troie d’Hector Berlioz, — Fidelio de Beethoven, — Salammbô de Reyer, — Otello de Verdi, — Les Maîtres Chanteurs, ou la Walkyrie, le Vaisseau fantôme, Tristan et Yseult, de Richard Wagner, — Le Démon de Rubinstein ; — et, parmi les œuvres des plus ou moins jeunes compositeurs français, qui attendent depuis si longtemps leur tour, le