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Les relations établies, par la gracieuse entremise de M. Mackar, éditeur, entre Colonne et Tschaïkowsky ont été la cause des voyages faits par le premier en Russie, où il fut appelé à diriger à deux reprises différentes, on sait avec quel succès, plusieurs concerts. C’est en avril 1891, alors que Tschaïkowsky était à Paris et faisait entendre plusieurs de ses œuvres au Châtelet, que Colonne se trouvait à Saint-Pétersbourg pour conduire les trois grandes séances de musique française auxquelles prirent part Mme Krauss et M. Bouhy[1].

Depuis quelques années, Édouard Colonne a été également chargé de l’organisation des concerts de musique symphonique au Cercle d’Aix-les-Bains. Il a su répandre dans ce beau pays de Savoie le goût des belles et jolies pages musicales qui, jusqu’alors, avaient été tant soit peu lettres mortes pour ses habitants.

Il n’est guère possible de passer sous silence, dans cette esquisse du sympathique chef d’orchestre, le mariage qu’il contracta, en secondes noces, avec Mlle Vergin, qui fut, dès le début, aux concerts de l’Association artistique, la Juliette et la Marguerite des maîtresses œuvres de Berlioz. — Elle est excellente musicienne, très passionnée pour l’art musical, intelligente ; les cours de chant qu’elle a ouverts et qu’elle dirige si brillamment témoignent de toute sa compétence ; c’est, en un mot, la femme que devait épouser un artiste qui, au milieu des difficultés sans nombre semées sur sa route, est assuré de trouver dans sa compagne encouragement et aide.

  1. Édouard Colonne est retourné, en novembre 1891, à Saint-Pétersbourg. Il était accompagné de la charmante cantatrice, Mlle Berthe de Montaient. — Le succès n’a pas été moins vif que les années précédentes.