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milieu favorable pour le développement des facultés musicales ; à l’âge de huit ans, il commençait à apprendre divers instruments, voire le flageolet et l’accordéon. Un artiste distingué, M. Baudoin, lui donna les premiers principes du violon. Il quitta Bordeaux en septembre 1855 pour entrer au Conservatoire de Paris, où il eut pour professeurs de violon MM. Girard et Sauzay ; il étudia en même temps l’harmonie et la composition avec MM. Elwart et Ambroise Thomas. Les excellentes études, qu’il fit sous ses habiles professeurs, furent bientôt couronnées de succès ; il obtenait en 1857 un premier accessit d’harmonie et un second accessit de violon, — en 1858 le premier prix d’harmonie, — en 1860 un premier accessit de violon, — en 1862 le second prix, et en 1863 le premier prix de violon.

Le 1er janvier 1858, Colonne était admis comme premier violon à l’Opéra et faisait partie, en 1861, de la vaillante phalange organisée par Pasdeloup pour la fondation des Concerts populaires, dont l’ouverture eut lieu le 27 octobre 1861, au Cirque d’hiver. Il était aux premiers pupitres, où figuraient les Lancien, Colblain, Camille Lelong, etc... Et quels délires, quels enthousiasmes dans cette rotonde du Cirque où, faute d’une salle de concerts plus convenable, Pasdeloup avait émigré de la salle Herz ! Les premiers essais furent bien timides ; mais, enhardi par le succès, Pasdeloup devait bientôt étendre ses programmes. L’avenir des Concerts populaires était assuré, et un pas immense était fait, en France, au point de vue musical !

Ce sont ces succès, ce fanatisme d’un certain public et aussi le désir d’attribuer, sur les programmes, une plus grande place aux œuvres des jeunes, qui engagèrent