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Tous les deux ont prouvé qu’avec une grande volonté, une persévérance de chaque jour et aussi la foi dans l’art, on peut arriver à doter son pays d’institutions qui ont propagé le goût des belles et grandes choses et ont affiné le sens musical.

Ils ont été en France, après Seghers et Pasdeloup, les révélateurs d’un monde nouveau, de la Symphonie ! Leurs efforts ont eu pour résultat d’éduquer la masse du public et d’inciter les jeunes compositeurs français à faire de l’orchestre, pour paraître dignement à côté de leurs maîtres.

Parmi les Olympiens, E. Colonne a mis en vive lumière l’œuvre d’Hector Berlioz ; Ch. Lamoureux s’est évertué à faire connaître Richard Wagner.

Dans la phalange des derniers arrivés, Colonne a surtout propagé les œuvres de E. Lalo, B. Godard, Tschaïkowsky, Augusta Holmès, Henri Maréchal, Ch. Widor, César Franck, Th. Dubois, Ch. Lefebvre, Paul Lacombe, E. Bernard...

Lamoureux a mis en vedette les noms de Vincent d’Indy, E. Chabrier, G. Fauré, Charpentier...

L’un et l’autre ont chacun, avec une interprétation différente, fait entendre les belles pages des Maîtres et de leurs émules, qu’ils se nomment Bach, Hændel, Gluck, Haydn, Mozart, Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Weber, Schubert, Rubinstein, Grieg, Gounod, Reyer, Bizet, Saint-Saëns, Massenet, Guiraud, Joncières, etc...

Ils ont omis, tous les deux, de produire les puissantes œuvres de Johannès Brahms !

Édouard Colonne est né à Bordeaux le 23 juillet 1838. Son père et son grand-père étaient musiciens, d’origine italienne (Nice). Il fut ainsi, dès l’enfance, placé dans un