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Sur un piano à queue se dresse fièrement la statue de Jeanne d’Arc, réduction en plâtre de l’œuvre de Frémiet, offerte à Widor après les exécutions de sa Jeanne d’Arc à l’Hippodrome.

Ici, de vigoureuses eaux-fortes de Rembrandt, achetées à la vente de la collection Diet, font pendant à des gravures de vieux maîtres allemands ou flamands, à des dessins à la sanguine de peintres divers, à de jolies aquarelles. Nous sommes séduits par une belle tête de Van Dyck, à travers laquelle on perçoit les carnations de son maître Rubens, — un portrait à la plume du Guerchin, — une esquisse de Delacroix (Jésus sur la barque) malheureusement retouchée, — une charmante eau-forte de James Tissot avec cette dédicace : « En souvenir des déjeuners du dimanche et de la musique avant Vêpres. Juin 1891. », — une délicieuse aquarelle d’Harpignies, d’une grande intensité de ton, — des chevaux au crayon de Regnault, — et, pour le bouquet, un groupe de jolies têtes à la sanguine de Boucher.

Tout à côté, la photographie du délicieux petit orgue à deux claviers, ayant appartenu à Marie-Antoinette et portant ses initiales ; il était autrefois à Versailles et, après avoir échappé au vandalisme de la période révolutionnaire, il figure aujourd’hui à l’église Saint-Sulpice.

Quelle est cette ravissante figure qui vous accueille par un gracieux sourire ? Une jeune miss, élève de Carolus Duran, qui s’est peinte elle-même avec un joli béret crânement planté sur la tête.

Plus loin, nous voyons près l’une de l’autre les photographies, avec dédicaces, de Paul Bourget, très proche parent de Widor, l’auteur de ces merveilleuses