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« Le beau monde y accourut ; on dit que la porte, gardée par huit suisses, fut forcée par la foule. Mais la tragédie s’achevait à peine que les gens de police entrèrent et firent défense de passer outre. La petite pièce ne fut pas donnée. Ainsi finirent ces représentations sans privilège [1]. »

L’appartement qu’occupe Widor est original : L’atelier de travail, « sa cave », est à l’entresol, les chambres au premier étage. C’est dans l’atelier, un long rectangle, que nous reçoit l’habile organiste et, avec l’amabilité qui est dans sa nature, il nous fait les honneurs de cette pièce, dans laquelle sont exposés de nombreux souvenirs d’art ; on y suit les différentes étapes de la vie du compositeur ; on y retrouve les portraits des amis littérateurs ou artistes qu’il a le plus fréquentés.

À tout seigneur tout honneur !

Voici le portrait du maître de la maison : une vibrante esquisse sur toile de Carolus Duran, le Velasquez français, un des amis de la première heure. L’œuvre est vivante ; les accessoires ne sont qu’esquissés, mais la tête est remarquable ; elle sort de la toile ; les yeux sont lumineux. C’est bien le portrait moral et physique de l’auteur de la Korrigane.

Plus haut, la photographie de Charles Gounod, d’après la belle toile du maître exposée en 1891 par Carolus Duran, le digne pendant du subjectif portrait de l’auteur de Faust par Élie Delaunay.

  1. Nouveaux Lundis de Sainte-Beuve. Tome Ier, page 201.