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« Adieu, maître et merci ; car vous avez bien fait. C’est l’un des plus grands artistes de ce siècle que nous saluons en vous ; c’est aussi le professeur incomparable dont l’enseignement merveilleux a fait éclore toute une génération de musiciens robustes, croyants et réfléchis, armés de toutes pièces pour les combats sévères, souvent longuement disputés. C’est aussi l’homme juste et droit, si humain et si désintéressé, qui ne donna jamais que le sûr conseil et la bonne parole. Adieu ».

Ce chaud panégyrique fait honneur au maître comme à l’ami que fut pour lui Emmanuel Chabrier, notre gros et jovial Chabrier, comme nous l’appelions, nous aussi, dans les moments de familiarité expansive.

À quelle époque, maintenant, verra-t-on s’élever le monument que ses intimes doivent à sa mémoire, à son talent et pour lequel Augusta Holmès prit l’initiative d’une souscription ?

Par sa capacité de travail, sa facilité prodigieuse, sa science profonde de l’harmonie, par le côté sévère et élevé de ses compositions, par sa foi dans l’art, qu’il n’abandonna jamais, César Franck est une figure attachante parmi les musiciens du XIXe siècle. Mais, ainsi que nous l’avons déjà indiqué, cette figure ne restera pas comme type à un même degré que celle d’un Berlioz, d’un Wagner, ou même celle d’un Brahms !