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et orchestre) ; 2º Ce n’est pas un finale de concerto et votre joli petit morceau ne me semble pas bien placé là... — Les traits me semblent cherchés et je ne crois pas qu’un pianiste y trouve son compte. Le morceau est loin d’être mauvais. Le début ferait très bien, mais à l’orchestre. Du reste, en relisant ce morceau, je vois que le piano vous a gêné. — En somme : bon morceau, mais qui n’est pas apte à faire un finale de concerto de piano. C’est horriblement difficile ! Depuis trois ou quatre ans, je rêve un concerto et je ne puis parvenir à faire à la fois du piano et de la symphonie.

Ne vous découragez pas et écrivez beaucoup. — Vous ne travaillez pas assez. — Produisez, produisez.

J’entre en répétition dans quelques jours. Ma Carmen passera fin novembre ou commencement décembre [1]. Je viens de passer deux mois à orchestrer les 1200 pages que renferme ma partition.

J’ai une Sainte Geneviève [2] sur le métier, mystère en trois parties. — Mais je ne sais si je serai prêt pour cet hiver.

Mille amitiés de votre affectionné et dévoué :

Georges Bizet.

Ma femme vous envoie ses meilleurs compliments.

  1. Ce n’est que le 3 mars 1875 qu’eut lieu la première représentation de Carmen.
  2. Les fragments de l’oratorio inachevé Sainte Geneviève auraient été complétés par l’ami dévoué de Georges Bizet, par l’excellent et habile compositeur, Guiraud.