et orchestre) ; 2º Ce n’est pas un finale de concerto et votre joli petit morceau ne me semble pas bien placé là... — Les traits me semblent cherchés et je ne crois pas qu’un pianiste y trouve son compte. Le morceau est loin d’être mauvais. Le début ferait très bien, mais à l’orchestre. Du reste, en relisant ce morceau, je vois que le piano vous a gêné. — En somme : bon morceau, mais qui n’est pas apte à faire un finale de concerto de piano. C’est horriblement difficile ! Depuis trois ou quatre ans, je rêve un concerto et je ne puis parvenir à faire à la fois du piano et de la symphonie.
Ne vous découragez pas et écrivez beaucoup. — Vous ne travaillez pas assez. — Produisez, produisez.
J’entre en répétition dans quelques jours. Ma Carmen passera fin novembre ou commencement décembre [1]. Je viens de passer deux mois à orchestrer les 1200 pages que renferme ma partition.
J’ai une Sainte Geneviève [2] sur le métier, mystère en trois parties. — Mais je ne sais si je serai prêt pour cet hiver.
Mille amitiés de votre affectionné et dévoué :
Georges Bizet.
Ma femme vous envoie ses meilleurs compliments.