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Sixième Lettre.

Décembre 1867.

Cher Monsieur,

Je tiens, avant tout, à vous remercier de tout cœur de votre dédicace. Je serai heureux de voir mon nom attaché à votre excellente sonate. C’est pour moi plus qu’un honneur, c’est une marque d’estime et de sympathie d’un excellent musicien, d’un galant homme pour lequel je professe, je vous assure, une vive et chaude amitié. — Donc, une chaude poignée de mains pour votre bonne pensée et mille fois merci.

Je viens de lire votre envoi : Votre andante de Trio est de l’art et votre andante de sonate — c’est un morceau de maître. — Je vous dois la vérité ou du moins ce que je crois la vérité. — Si l’idée première de ce morceau était absolument originale, si elle n’attestait pas l’influence de Beethoven et de Schumann, — ce serait absolument de premier ordre. — Cette critique (est-ce bien une critique ?) est celle qu’on peut faire des meilleures choses de notre temps. — Vous aurez plus d’une fois l’occasion de me la retourner — (du moins, je l’espère, sans modestie). — Gounod a écrit deux symphonies et, dans les huit morceaux qui les composent, il n’y a rien qui vaille votre andante. — Votre intermezzo est fort bon ; mais je le place au-dessous de l’andante. — Je préfère de beaucoup celui de la sonate. — Celui-là est original. — L’idée de celui qui nous occupe est moins trouvée. — Du reste, le morceau est charmant, intéressant, bien conduit. — Rien à dire dans le détail. — J’aime beaucoup mieux le majeur que le mineur et je parie que vous êtes de mon avis. — Je reviens à l’andante pour vous signaler votre superbe rentrée. — Cela, c’est du Beethoven du