Avez-vous le traité d’instrumentation de Berlioz ? Si non, faites-en l’acquisition au plus vite, — C’est un admirable ouvrage, le Vade mecum de tout compositeur écrivant pour l’orchestre. — C’est parfaitement complet — Les exemples y abondent. — C’est indispensable !
Vous employez le cor comme un instrument ordinaire. C’est un grand tort. — Le timbre spécial de cet instrument, la grande difficulté qu’il éprouve à faire entendre certains sons bouchés le rendent impossible comme instrument d’harmonie. Je vous envoie un exemple tiré de votre joli allegretto de symphonie.
En somme, c’est bien. — Soyez simple ; ne mettez que ce que vous entendez ; — pas autre chose, — ne chargez pas ; — il y en a toujours trop !
L’exercice que vous vous proposez serait bon, s’il était fait d’après une réduction bien complète. Autrement, vous ne pouvez deviner les détails que vous ne voyez pas. — Prenez une bonne réduction à quatre mains.... Tenez..., par exemple..., un andante de symphonie de Beethoven par Czerny. — Mais, un morceau ne peut bien être orchestré que par l’auteur... ou il faut être bien fort ; sans compter qu’on peut faire bien et autrement. Le meilleur est de vous orchestrer vous-même. Lisez les symphonies de Beethoven ; lisez et travaillez Berlioz.
Le petit morceau en si mineur est très bon. J’aime beaucoup le fragment de ballet, — et c’est bien instrumenté.
Mille choses bien aimables et bien affectueuses et croyez-moi toujours votre mille fois dévoué
Georges Bizet.