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le morceau ; il vaut la peine d’être achevé. Mais, à l’avenir, évitez cette mollesse. L’élégance, le goût sont d’excellentes qualités à condition de n’exclure ni la netteté ni la fermeté. Le développement est bon et la rentrée est charmante. C’est bien, mais ce n’est pas très bien.

5º À Elvire.

Je comprends le succès de cette pièce ; j’y trouve de fort bonnes choses ; et, cependant, je n’en suis pas absolument satisfait. La première idée a un parfum 1830 ou même 1829, qui ne me pince qu’à moitié. C’est du Loïsa Puget, plus le talent.

me rappelle un horrible chant patriotique qui courait les rues en 1848. Le souvenir de cette révolution inutile, ridicule et bête me rend peut-être injuste pour votre mélodie, qui, je le répète, renferme de bonnes choses. Il y a de l’amour et de la chaleur dans la phrase refrain et, n’était la forme romance, j’en serais complètement satisfait. Cette forme est moins bonne encore lorsque vous faites le si ♭♭. — Le développement et la rentrée (deuxième strophe) sont réussis. C’est chaud et l’idée refrain rentre à merveille. — Même éloge pour la troisième strophe. — La dernière page est excellente. C’est bien pensé, bien exécuté. En somme, et sans être enthousiaste de cette mélodie, j’y trouve la touche du musicien, du penseur intelligent. C’est mieux que les quatre-vingt-dix-neuf centièmes des mélodies à succès.