Page:Imbert - Portraits et Études, 1894.djvu/185

Cette page n’a pas encore été corrigée

page 18. — C’est beau, tellement que votre accompagnement un peu fouillé, un peu cherché ne soutient pas la comparaison. — Voulez-vous un conseil ? Ne répétez pas deux fois chaque période du motif. — Faites entendre l’idée entière au piano pendant que le violon se développe sur le contre-sujet, qui est des plus inspirés, — et enchaînez avec la coda. — J’ai essayé souvent les deux versions. Celle que je vous indique est, je crois, de beaucoup préférable. La lin est belle jusqu’à la dernière note !

Intermezzo. — Ici, pas une critique, je vous le répète. — C’est parfait. — C’est délicieux ! Mon ami Guiraud, l’auteur de Sylvie [1], un très grand musicien, auquel je me suis permis de montrer ce Scherzo, en a été aussi enchanté que moi. — Je ne vous cite rien ; tout est intéressant. — Quel délicieux effet produirait une clarinette faisant entendre

pendant que les violons murmureraient le

Ce serait exquis. Je vous en supplie, — mettez-vous à la symphonie. — Est-ce l’orchestre qui vous effraie ? Quelle folie !... Vous savez orchestrer, je vous en réponds ! Vous n’avez pas le droit de ne pas faire de la symphonie. Il faut un peu d’ambition, que diable !... Je ne veux pas que vous écriviez toute votre vie pour Carcassonne. — Tenez ; orchestrez votre andante et votre intermezzo. Je les montrerai à Pasdeloup. — Ou je me trompe fort, ou il sera empoigné. Nous avons ici les concerts de l’Athénée... Allons... à l’œuvre !

  1. Sylvie est un opéra-comique en un acte qu’Ernest Guiraud composa à Rome, à l’époque où il était à la villa Médicis.