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transmettent ce thème et ses variantes avec un recueillement grave, mais nullement uniforme, paraîtront, en général, appartenir au genre tempéré, si on les compare à ces alternatives, à ces ripostes du pour ou du contre, soutenues à outrance par Berlioz ou par Verdi ».

Le Requiem de J. Brahms a été composé non sur des paroles latines, mais sur des paroles allemandes, d’où son nom de Requiem allemand.

Ce n’est plus le sombre Dies iræ des offices catholiques qui a inspiré tour à tour les maîtres, qu’ils se nomment Mozart, Cherubini, R. Shumann, Berlioz, F. Kiel, Verdi. Tous, bien que de tendances ou d’écoles absolument opposées, ont serré de près le texte liturgique.

L’œuvre de Brahms est bien différente. Par suite du choix fait par lui, dans les Saintes Écritures, d’épisodes se rapportant à la Vie, la Mort et l’Éternité, il a été forcément amené à faire passer à travers cette composition semi-religieuse un souffle romantique et printanier, évoquant le souvenir de ses plus beaux lieders. A côté de pensées empreintes de tristesse s’épanouissent des hymnes d’espérance, de triomphe. Brahms a tiré le plus heureux parti de ces contrastes.

N°1. Chœur. — Dès l’entrée en matière, après une courte introduction de l’orchestre où dominent les altos, et violoncelles, sorte de plainte douloureuse, le chœur, dans un mouvement d’adantino, fait espérer doucement à ceux qui souffrent la consolation de Dieu. Pleine de tristesse et en même temps d’espérance est la phrase caressante qui s’arrête par instants, pour donner brièvement la parole aux instruments, notamment au hautbois. Puis se développe plus longuement le second motif en mineur sur les paroles : « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront avec allégresse », et dans lequel se retrouvent, avec la phrase de l’introduction orchestrale, ces