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Le dessin des harpes et les jolies notes du hautbois qui tantôt répond à la voix, tantôt l’accompagne discrètement, sont de véritables perles, sorties de l’écrin de Schumann. Dans toutes ces pages, le grand musicien a vaincu les difficultés qui pouvaient résulter de l’interprétation du texte et a su éviter la monotonie par les contrastes les plus frappants.

À la voix du Dr Marianus viennent se joindre le chœur des pénitentes, et les voix suppliantes de la grande pécheresse, la femme Samaritaine et Marie Égyptienne. C’est une longue phrase, composée de notes égales en valeur, qui monte et descend et ne prend fin qu’au moment où une pénitente, celle qui fut autrefois Marguerite, se prosterne devant la « Mater gloriosa » planant dans l’atmosphère, pour proclamer le retour de celui qu’elle aima sur la terre. La mélodie est courte ; mais elle est pleine de tendresse épanouie et rappelle telles pages gracieuses du Paradis et la Péri. Le chœur la reprend, du reste, immédiatement, mais en valeurs diminuées ; puis, dans un mouvement plus vif, la voix de Marguerite se fait entendre, accompagnée par la voix d’alto et les dessins en croches liés et exécutés pianissimo par l’orchestre.

À cette dernière et touchante intervention de Marguerite la Mère des cieux fait entendre cette parole consolatrice :

« Monte toujours plus haut vers la sphère divine Il te suivra, s’il te devine. »