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sur les épaules et coiffée d’une petite toque rouge ! Élevant son regard vers le saint personnage, dont la figure souriante et pleine d’affection semble l’encourager, ne semble-t-il pas prononcer les mots mis par Gœthe dans la bouche des enfants bienheureux : « Dis, père, où sommes-nous » ?

Ainsi que la poésie de Gœthe, la musique de Robert Schumann s’élève d’ascension en ascension. Véritable inspiration du génie est ce chœur des anges novices (Die jüngern Engel) ; le mélange du rythme ternaire dans la partie de chant et du rythme binaire à l’orchestre laisse une impression étrange d’impalpable, de voilé comme la vapeur du nuage enveloppant la troupe agile des enfants bienheureux, qui s’envole dans le liquide azur de l’air. Et sur ce chœur se greffe une courte phrase pleine d’amour divin.

Quelle douceur et quelle grâce attendrie dans le chœur des anges accueillant l’âme de Faust, rappelant dans la conclusion « Qu’il soit le bienvenu » la contexture du ravissant motif « De ces roses effeuillées » !

L’Hosanna qui le suit est, au contraire, un éclatant et majestueux chant de victoire, possédant la carrure des pages magistrales de Bach ou de Hændel. Le ciel s’est entrouvert ; les légions célestes exultent.

De toute beauté est l’invocation du Dr Marianus « Ô ciel immense », suivie d’un cantique d’une pureté absolument idéale, adressée à la Vierge :

« Toi qui règnes par l’amour Ô maîtresse du monde. »