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des plus lugubres. Sur un dessin d’orchestre à 6/8, dans la forme du scherzo qu’affectionna Mendelssohn et, où apparaissent des tenues d’instruments à vent auxquelles répondent en triolets staccati les archets, les voix des quatre spectres se font successivement entendre ; c’est une sorte de glas funèbre qui fait pressentir la mort prochaine de Faust :

Le souci, seul, peut pénétrer dans la demeure du riche et se glisse par le trou de la serrure.

Quels sont ces spectres maudits, s’écrie Faust dans l’intérieur de son palais ? Quelles sont ces funèbres visions ? Il déplore, trop tard hélas, de s’être livré à la magie ; il se croit seul..... La porte grince et personne n’entre. Il tremble, le savant docteur..... « Qui donc est là ? ».... « La question provoque le oui » répond le Souci. Robert Schumann a suivi, encore ici, presque pas à pas le texte de Gœthe et a su lui donner musicalement la couleur juste. Sur les mots : Qui donc est là ? Quelqu’un vient-il d’entrer ? Qui donc est là ? », de longues tenues d’accord s’éteignent pianissimo. On sent l’effroi dont est pénétré Faust. Après la phrase du Souci, pleine d’un sentiment de tristesse, éclate cette fière et triomphante réponse de Faust :