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DEUXIÈME PARTIE

Nº 4. Lever du soleil. — Nº 5. Minuit. — Nº 6. Mort de Faust.

Contraste frappant entre le drame précédent et la scène, toute d’apaisement, par laquelle s’ouvre la deuxième partie ! Faust, étendu sur le gazon émaillé de fleurs, dans la contrée la plus charmante, sous l’influence de la fatigue, de l’inquiétude, cherche le sommeil. Les ombres de la nuit envahissent insensiblement le paysage et les sylphes voltigent ça et là, légers, empressés autour du Docteur. Les accords voilés de la harpe se font entendre et les murmures de l’orchestre évoquent l’écho du monde surnaturel, le balancement de ces esprits invisibles flottant au milieu de la nuit étoilée ; les phrases les plus caressantes célèbrent les splendeurs de la nature que Schumann, suivant l’exemple de Gœthe, a chantées avec enthousiasme. Comme l’air circule et quel décor magique ! On subit l’enchantement de cette scène ravissante, ouvrant la plus merveilleuse des perspectives sur la féerie. Et, lorsqu’après une délicate rentrée de l’orchestre, la voix d’Ariel se fait entendre, engageant les Elfes légers à bercer l’âme souffrante de Faust, l’enchantement est complet ; l’âme ressent une impression de repos, de paix. Le chant d’Ariel est affectueux, soutenu par ces accompagnements bien particuliers au génie de Schumann. Notons surtout la jolie phrase mélodique :