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douce mélodie prend corps et devient plus caressante dans la révélation du naïf amour de la jeune fille. Quel charme dans l’épisode de l’effeuillage de la marguerite, se terminant par ce cri du cœur :

suivi de cette adorable phrase de Faust, d’un sentiment si profond :

Et, en présence de cet amour immense, triomphant qui surprend Marguerite et la terrasse pour ainsi dire, arrive cette interruption en mineur : « Mon Dieu, j’ai peur », qui peint bien l’agitation de son âme. — Puis, après un trait de basson amenant l’interruption de Méphistophélès et celle de Marthe, la trame mélodique s’éteint sur cette tendre réponse de Marguerite

L’orchestre fait entendre encore quelques notes pianissimo et s’efface comme la lumière du jour.

Toute cette scène si vivante n’est-elle pas la traduction poétique la plus vraie, la plus exempte de miévrerie du Jardin de Marthe ?