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Ce sont les deux thèmes qui, tour à tour présentés, forment l’ensemble de cette magistrale ouverture, dont la conclusion en majeur rappelle peut-être au début tel hosanna de la troisième partie.

On s’est plu, non sans raison, à placer en première ligne la seconde et la troisième partie des Scènes de Faust de Robert Schumann. Ce sont sans nul doute les pages les plus merveilleuses de la partition ; mais on a un peu trop négligé de nous révéler les beautés contenues dans la première partie que le compositeur n’avait pas eu le temps de rendre plus complète.

Rien de plus frais, de plus séduisant que la Scène du jardin, dans laquelle se manifeste l’âme pure de Marguerite, à laquelle s’unit celle de Faust, subjugué par le doux parfum qui se dégage de cette fleur non encore épanouie. Comme la phrase haletante de l’orchestre, soutenue par les accompagnements en triolets, donne bien tout d’abord le sens intime de cette scène d’amour et enveloppe d’un réseau léger le dialogue des deux amants ! Comme ce dialogue lui-même est habilement mené et quel attrait légèrement voilé émane de la traduction musicale, serrant de près le texte du poète ! Timides sont les premières paroles échangées entre Faust demandant son pardon et Marguerite avouant son trouble : bientôt la