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Écrite au déclin de la vie de Schumann, l’ouverture est, comme celle de Manfred, une préface au drame romantique, dans laquelle s’agitent tour à tour les sensations les plus diverses, passant de la véhémence extrême à l’accalmie momentanée. Ne prélevant aucune des idées musicales que renferme la partition, elle s’éloigne, en ce sens, des ouvertures placées par Weber et Richard Wagner en tête de leurs drames lyriques, et dans lesquelles apparaissent, par anticipation, les thèmes principaux de l’œuvre. Mais elle porte la marque de l’essence même du génie de Schumann et fait pressentir admirablement le sens général d’une création où Gœthe et, à la suite, son illustre traducteur ont, à travers des alternatives d’ombre et de lumière, abouti à un grandiose hosanna de l’éternel amour féminin !

Le début est d’un mouvement solennel et lent ; le motif sombre, soutenu par les trémolos, n’est que le germe de la phrase musicale, qui apparaît au più mosso et dont voici la contexture :

À cette phrase très énergique, d’un rythme saisissant et des plus intéressantes dans ses développements, s’enchaîne une seconde idée, pleine de charme, à la forme caressante, avec mélange de trait liés en doubles croches et en triolets :