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FAUST

PAR

ROBERT SCHUMANN

De tous les musiciens qui ont osé aborder la traduction musicale de Faust, Robert Schumann est celui qui, en raison même de son tempérament et de sa prédilection pour les pages mystiques de la seconde partie, a surpassé ses rivaux et a été bien près d’atteindre l’idéal rêvé par Gœthe.

Le grand poète allemand s’est élevé au-dessus de lui-même ; il a vu bien au delà de la nature humaine dans ce drame plus qu’humain et dans cette sorte d’épopée symbolique que l’on nomme le premier et le second Faust. « Voilà une de ces œuvres, a dit M. H. Taine, où l’artiste se dépasse lui-même. Emporté par le sujet, il oublie son public, s’enfonce jusque dans les territoires inexplorés de son art ; il trouve, par delà le monde vulgaire, des alliances, des contrastes, des réussites étranges au delà de toute vraisemblance et de toute mesure. »