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d’homogénéité, de sonorité et de nuances ; la famille des instruments à vent est peut-être la meilleure que nous connaissions : les bois ont une étonnante finesse et les cuivres un superbe éclat. Aussi, obtient-il, dans les œuvres où le lyrisme n’est pas la note dominante, des exécutions réellement parfaites. Mais, dans les pages de grande puissance dramatique, de large envergure, où il serait nécessaire d’enlever l’orchestre et de lui communiquer une passion débordante, on constate à regret la dureté et la sécheresse. La ponctuation est par trop fidèlement observée et, pour nous servir d’une expression vulgaire, le tout est trop bien ratissé. Ainsi interprétées, les grandes compositions lyriques, si remarquables par leur fougue, et les violents contrastes qu’elles accusent, laissent à l’auditeur des impressions ternes et grises. On voudrait un peu moins de calcul et un peu plus d’emballement.

Peut-être, le bâton de commandement manque-t-il de souplesse ?

Ces réserves faites, nous reconnaîtrons que l’orchestre des Nouveaux Concerts est, après celui du Conservatoire de Paris, et avec celui de l’Association artistique dirigé par Ed. Colonne, un des plus remarquables qui existe en Europe.