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rappeler cependant que Wagner avait lui-même reconnu la nécessité de supprimer la seconde partie dans le récit du Chevalier au troisième acte. — « Je me suis souvent exécuté à moi-même ce récit, écrivait Wagner à Liszt, et je me suis convaincu que la seconde partie devait nécessairement produire du froid. Ce passage devra donc être supprimé dans la partition et le poème. » C’est du reste ce qui a été fait [1].

À Weimar, lorsque Lohengrin fut monté sous la direction de Liszt et du Kapellmeister Genast, la première représentation n’avait pas duré moins de cinq heures. Cette longueur avait effrayé R. Wagner lui-même et il écrivit immédiatement à Liszt pour lui expliquer que le ralentissement avait dû se produire dans les récitatifs ; et, à ce propos, il donne les indications les plus précises sur la façon de dire son récitatif : « .......Nulle part, dans la partition de Lohengrin, je n’ai écrit dans les parties de chant le mot « récitatif ». Les chanteurs ne doivent pas savoir qu’il y a des récitatifs. Je me suis, au contraire, efforcé de mesurer et de marquer l’expression parlée du langage avec tant de sûreté et une telle précision que le chanteur n’a plus qu’à chanter les notes exactement dans le mouvement indiqué pour trouver le ton juste du langage.......... »

Wagner ajoute que, d’après ses calculs, « le premier acte ne doit pas durer beaucoup plus d’une heure, le second une heure un quart, le dernier un peu au delà d’une heure, de telle sorte qu’en y comprenant les entr’actes, la représentation commencée à six heures doit être terminée à dix heures trois quarts. »

  1. Lohengrin. La légende et le drame de R. Wagner par Maurice Kufferath. Pages 100 et 101.